Description

Trâtaka est un exercice de concentration qui consiste à fixer un point ou un objet, sans cligner des yeux, puis fermer les paupières et revoir l’image les yeux fermés.
Le plus souvent on pratique trataka avec une bougie, mais on peut utiliser d’autres supports visuels, tel qu’un point noir dessiné sur une feuille et fixé au mur, un yantra (forme géométrique) ou un point dans la nature (sommet d’une montagne, une étoile, la lune, le soleil au lever ou au coucher).

Recherche

La recherche de cette pratique est de stabiliser le mental agité et d’amener un état de concentration. En effet le regard est le sens le plus sollicité chez l’être humain, de surcroit dans une époque où le visuel a de plus en plus d’importance.
Les perceptions sensorielles agitent le mental, activent l’émotionnel et éparpillent notre attention, sauf pour ceux qui cultivent le recentrage, le recul et la concentration. Tatraka offre un moyen exceptionnel de stabiliser les oscillations du mental et de trouver un état d’apaisement.

Technique

Placer une bougie sur un support de façon à avoir la flamme à la hauteur des yeux, dans une pièce sombre et sans courant d’air.

Se placer dans une posture assise stable et verticale, à une distance qui varie entre 50 et 80 cm.

Première phase :

Stabiliser le regard sur le point le plus lumineux de la flamme pendant au moins cinq minutes. Observer les fractures dans l’attention et tenter de réduire ses fractures.
En effet le regard va sauter d’un point à un autre, on observe une vraie difficulté à trouver un état de stabilité. Resserrer en permanence l’attention sur ce point. Veillez à ne pas cligner des paupières. Si les yeux larmoient, laisser faire (pratique de nettoyage, de purification physiologique et énergétique).
Au bout de cinq minutes fermer les yeux, chercher l’image rémanente et se concentrer dessus pour la stabiliser le plus longtemps possible.
Tenir cinq minutes les yeux fermés.
La recherche de cette première phase est de mettre l’intention sur l’immobilité du regard sans tension dans les yeux. Plus la concentration est intense pendant la fixation de la flamme plus l’image rémanente sera nette et stable. On peut aussi alterner plusieurs cycles yeux ouverts/yeux fermés de deux ou trois minutes chacun.
Cette première phase constitue une pratique à part entière et peut se suffire à elle-même.

Deuxième phase :

On rajoute une subtilité dans la pratique en portant l’attention sur le souffle et sur le point lumineux en même temps. La pratique reste identique avec juste la conscience du souffle qui va et vient en permanence dans l’axe ou dans les narines.

Troisième phase :

Prendre conscience de l’objet perçu (la flamme), et de moi qui perçois (le spectateur) et de la relation, l’espace entre les deux.
Cette distance doit être observée les yeux ouverts, mais aussi fermés en fixant l’image rémanente.
Si l’on fait 2 × 5 minutes dans chaque phase, la durée totale de la pratique est de 30 minutes.

Effets

  • État de concentration par immobilisation du sens de la vue.
    Le mouvement des yeux est toujours suivi par le mental si bien que si l’on fixe notre regard sur un point unique, le mental aussi se concentre sur ce point.
  • Considéré comme un kriyas, exercice de purification,trataka purifie les yeux mais aussi le mental qui se met au diapason du feu (neutre lumineux sans état d’âme). Le feu est un élément purificateur qui brûle les impuretés, de plus il a un sens ascendant qui procure une sensation de verticalisation de l’énergie et de la pensée.
  • Stabilise le plan émotionnel. Les perceptions sensorielles viennent créer des impressions mentales et nous agitent émotionnellement. En immobilisant et en intériorisant le regard nous prenons du recul et nous sommes moins ballottés par l’extérieur.
  • Stimule le centre d’énergie du ventre Manipura, qui est le siège de notre feu intérieur. Les yeux sont l’organe de connaissance (jnanendriya) de ce chakra, centre de la vitalité.
  • Améliore la vue et purifie le regard, lui donnant de la clarté et de l’éclat.
  • Stimule le cerveau par l’intermédiaire du nerf optique.

Effectuée à un niveau plus poussé, cette pratique amène à de véritables états d’arrêt du souffle, de la pensée, et d’éveil de l’énergie fondamentale.

X